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RÊves d'ÉGLISE


Yahvé dit : " Écoutez donc mes paroles : S'il y a parmi vous un prophète, c'est en vision que je me révèle à lui, c'est dans un songe que je lui parle." (Nombres 12:6)


Alors que nous entreprenons une réflexion sur la vie de notre église, et sur les aménagements que nous aimerions apporter à notre organisation, et aussi à nos bâtiments, les membres de conseil presbytéral ont été invités à présenter l’Église dont ils rêvent. Vous trouverez dans ce blog unes des réflexions proposées, celle de notre pasteur, Romain Gavache. D'autres sont dans le journal de décembre 2018, disponible ici.

 

Sois le bienvenu !


Pour parler de l'église dont je rêve, je vais devoir parler de moi, car cette église existe, elle est la nôtre et bien réelle.


J'ai grandi dans un milieu athée, mais pourtant d'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours cherché Dieu. Mes parents m'ont accompagné dans cette recherche en me conseillant des lectures, en me faisant visiter de nombreux édifices religieux, en me présentant de multiples formes d'art sacré, et en me permettant de rencontrer des personnes de différentes religions.


À un moment, j'ai ressenti le besoin de rejoindre une communauté religieuse, pour avoir des personnes avec qui échanger, un vocabulaire pour parler de ce ressenti, et des conseils pour avancer dans la foi. Au cours de cette démarche, je me suis souvent entendu répondre « Tu pourras venir chez nous, si... tu ne manges plus de porc / plus de viande / si tu te confesses / si tu ne bois pas d’alcool / si tu ne portes pas de cuir / si tu suis tel parcours et que tu le valides... » .


Honnêtement, je ne voyais pas plus à l'époque qu'aujourd'hui le rapport entre Dieu et le saucisson, et je préférais porter des baskets en cuir plutôt qu'en plastique... du coup, même si j'aimais les statuettes de Ganesh, les Christ Panto-crator des églises byzantines et la litanie de la prière musulmane, je ne me voyais pas rejoindre une religion fondée sur des interdits. Quand je rencontrai un jour le pasteur Marc Goertz, j'ai eu droit à un tout autre discours : « Un enfant qui cherche Dieu ? C'est très bien ! Viens samedi, pour voir si tu te plais au catéchisme. »


C'était une parole à la fois surprenante, comparée à ce que j'avais entendu jusqu'alors, mais aussi providentielle, celle que j'attendais depuis longtemps. Ces quelques mots sont pour moi l'alpha et l’oméga de ma vie chrétienne, une exhortation quotidienne pour mon engagement pastoral, ce qu'on appelle dans notre jargon l'accueil inconditionnel.


Si l'accueil est bien le premier critère pour une « église de rêve » (il devrait l'être pour toute église), il doit pouvoir se décliner au-delà de la simple pratique religieuse : les bâtiments d'église ont longtemps été les bâtiments communautaires, servant tant aux marchés et aux foires, qu'aux spectacles, aux réunions publiques et aux fêtes. Nos bâtiments doivent rendre service à l'ensemble de la cité où ils se trouvent, en permettant du service diaconal, des activités culturelles, ludiques, des temps de partages et de rencontres, en étant toujours bien-veillant pour permettre de vivre des temps de paix, pour accompagner la recherche spirituelle de nos contemporains, ou simplement soulager leur quotidien.


L’Église est un cadeau que Dieu nous fait : une communauté qui s'assemble en Son Nom, pour faire vivre Sa Parole. Quand nous accueillons des personnes dans leurs demandes ou démarches, on leur offre un moment de la paix du Seigneur qui nous habite. Quand nous accueillons d'autres confessions pour leurs célébrations ou réunions, on témoigne de ce qui nous habite, tant de notre propre foi que de notre respect pour le cheminement de chacun. Quand nous proposons des conférences ou des concerts, nous offrons des temps d'édification hors de la logique commerciale du monde. C'est parce que nous sommes conscients de cet amour qui nous est offert, de ce pardon inlassable de cette compréhension parfaite de qui nous sommes, que nous pouvons nous en faire les porteurs et ainsi les offrir autour de nous. Ainsi, nous pouvons suivre les chemins de l'évangile, en renonçant à la peur et aux enfermements qu'elle induit, en témoignant d'une fraternité ouverte, en étant porteurs de joie et de fêtes, en nous refusant tout jugement sur autrui, en pro-posant une économie du don à l'antithèse des logiques marchandes, en nous engageant dans le respect et le service de la Création et en affirmant publiquement nos convictions spirituelles et humanistes.


Si l’Église ne vit que des dons reçus, dons du Père et dons financiers de ses membres, c'est pour à son tour être source de dons pour tous nos frères.


Romain Gavache





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